Point Hebdo du 02/09/2024

Si les économistes trouvent à redire des données d'inflation moins favorables dans le détail qu'en apparence, les marchés se montrent moins regardants. 

Satisfaits du renforcement des perspectives de baisses des taux à l’occasion des prochains comités de politique monétaire de la BCE et de la FED, ils attachent, pour l’instant, peu d’importance à la multiplication des évidences selon lesquelles les deux banques centrales ont, à ce stade, des marges de manœuvre réduites pour les mois qui suivront.

ISM et rapport sur l’emploi finiront-ils par changer la donne cette semaine, ce qui pourrait se traduire par un changement significatif à la hausse des perspectives de taux d’intérêt pour la fin de l’année et le début de l’an prochain? C’est en tout cas ce qui semble devoir être scruté, notamment pour mieux se préparer à la communication qui accompagnera les décisions de la BCE du 12/09 et celle de la Fed le 18/09.

Les anticipations de baisses des taux semblent être allées un peu vite depuis le début de l’été, et avec elles, les anticipations de long terme d’inflation des marchés. Un changement de perception pourrait faire du grabuge sur les marchés de taux et, dans leur sillage, sur les bourses.

Les indices européens, DAX en tête, ont surfé sur les perspectives de baisse des taux de la BCE depuis la mi-août. Malgré des retours de plus en plus préoccupants sur l’état de santé de l’économie allemande, l’indice allemand, en progression de 1,5% la semaine dernière, a renoué avec ses plus hauts historiques.
Le français, avec une hausse moitié moindre, a satisfait les investisseurs. Depuis son point bas du 6 août à 7130 points, le CAC 40 a regagné plus de 500 points, à 7631 vendredi, niveau qu’il n’avait plus connu depuis le 15 juillet. De là à retrouver les 8200 points d’avant les élections européennes il y a encore du chemin à en juger par l’allure de sa performance relative par rapport au Dax, surtout si, d’ici là, le soutien apporté par les anticipations de baisse des taux vient à faiblir.