Point Hebdo du 09/09/2024
Point de marché du 09/09/2024 : les baisses de taux ne font plus contrepoids à la défiance
La chute d’un quart de point des rendements des T-Notes américains à 2 ans, à leur plus bas niveau depuis deux ans, (3,66%) n'a pas suffi à prévenir un fort regain de stress sur les marchés mondiaux.
Dans le même temps se multipliaient les déconvenues conjoncturelles aux Etats-Unis, en provenance de l’ISM manufacturier, d’abord, suivi du rapport JOLTs des créations de postes du mois de juillet, des données de l’ADP et, enfin, du rapport NFP de vendredi, venu confirmer le ralentissement des créations d’emploi, en dépit d’un léger reflux du taux de chômage.
Dans un mouvement d’aversion pour le risque généralisé, l’indice Nikkei a cédé 5,8% la semaine dernière, peu ou prou ce qu’il avait perdu la dernière semaine de juillet après la hausse des taux de la BoJ.
Le Nasdaq composite n’a pas fait mieux, avec une perte hebdomadaire identique, la plus forte depuis fin janvier 2022, à quelques jours de l’invasion de l’Ukraine, suivi du S&P500 en repli de 4,2%, le plus fort depuis la faillite de SVB en mars de l’année dernière.
Dans un contexte de net regain de volatilité, tant sur les marches actions que sur ceux des taux, les indices européens ont le plus souvent lâché plus de 3%, CAC 40 en tête avec un repli de 3,7%, à 7352 points vendredi, de retour sous sa moyenne mobile à 50 j au-dessus de laquelle il évoluait depuis le 22 août.
Manifestement, les anticipations de baisses des taux ne suffisent pas à rassurer les investisseurs à la veille des réunions de comité de politique monétaire de la Fed et de la BCE, cette dernière dès ce jeudi.
Si les anticipations semblent, maintenant, fermement ancrées, en faveur de baisses de 25 bp de la BCE et de 50bp (ou 25 seulement ?) de la FED la semaine suivante, les incertitudes restent particulièrement importantes s’agissant de la suite que l’une et l’autre envisagent de donner à l’assouplissement de leurs conditions monétaires.
La prudence des investisseurs semble devoir rester de mise dans un contexte d’aversion généralisée pour le risque, y compris, dorénavant, à l’égard des matières premières, de plus en plus soumises aux perspectives de baisses de la demande. Les cours du pétrole ont ainsi dévissé de plus de 7 dollars la semaine dernière, dans la région de 71$/baril de Brent, en grand renfort des perspectives de baisses des taux.
Rendez-vous jeudi pour notre analyse de la décision de la BCE et de la conférence de presse qui suivra.