Point Hebdo du 23/09/2024
Point de marché du 23/09/2024 : to buy or not to buy?
L'indécision semble à son comble après les annonces des banques centrales de ces deux dernières semaines.
Si, après la BCE, la Fed a grand ouvert la porte à un cycle de baisses de taux dans de nombreux pays pour les prochains mois, le changement de braquet, souvent jugé trop brutal de J. Powell, semble gâcher la fête.
Peut-être finira-t-il par avoir gain de cause mais comme nombre aiment à le dire : sur les marchés, avoir raison trop tôt c’est souvent avoir tort…
➡️ Tort, parce que trop peu d’éléments justifient, pour l’instant, le changement radical de perspectives des membres du FOMC, alors même que la croissance américaine semble suivre son cours dans la région de 2,5% à 3% selon les dernières estimations de la Fed d’Atlanta, que la consommation reprend du poil de la bête et que l’immobilier frémit déjà en réponse au repli des taux hypothécaires.
➡️ Tort, parce que les autres banques centrales se montrent beaucoup plus réservées quant à la garantie d’avoir vaincu l’inflation, telle la Banque d’Angleterre qui préfère prendre son temps dans un contexte qu’elle considère, à juste titre, encore très incertain.
➡️ Tort, parce que rares sont les épisodes au cours desquels la Fed a baissé ses taux directeurs dans un contexte de conditions financières aussi favorables qu’aujourd’hui, risquant de facto de souffler sur les braises de marchés en ébullition, dont les valorisations inspirent la défiance plutôt que l’appétit.
➡️ Tort, en définitive, parce que incomprise, donc suspectée de faire fausse route quand bien même, cette dernière peut, à brève échéance, être très rentable pour les investisseurs.
Il faudra, dès lors, un certain temps pour que ce changement de décor porte ses fruits :
➡️ le temps de la vérification sur la réalité des tendances de la conjoncture américaine et, le cas échéant, la vérification qu’une croissance de 2,5% à 3% l’an n’est pas synonyme de regain de tensions sur les prix des biens, des services, de l’immobilier et des salaires
➡️ le temps de pouvoir soupeser l’effet des résultats de l’élection présidentielle américaine sur ces perspectives
➡️ le temps d’apprécier les marges de manœuvres des autres grandes banques centrales à travers le monde et les risques de changes inhérents aux périodes de désordres monétaires qui pourraient découler de postures par trop dissonantes des banques centrales
En somme le temps d’interpréter la justesse du message cyclique de dés-inversion des courbes de taux qui, in fine, donnera le ton au marché et la visibilité aux investisseurs.