Point Hebdo du 25/11/2024
Point de marché du 25/11/2024 : laborieuses tentatives de rebond des indices européens
De 15% ou 17% selon qu'on mesure en monnaies nationales ou en dollar, la sous-performance du Stoxx 600 européen par rapport au S&P 500 depuis le début de l’année n’a que trois équivalents depuis 34 ans: 1990, 1995 et 2011, quatre si l’on y ajoute 2020 qu’elle talonne.
➡️ Côté américain, l’enthousiasme semble intact.
Mais face aux incertitudes hors norme qui entourent les effets de la présidence Trump II, les perspectives de taux d’intérêt ont tout lieu de jouer un rôle clé sur la confiance des investisseurs.
Malgré quelques déceptions depuis deux mois, l’inflation a plutôt agréablement surpris jusqu’à présent.
Avec une croissance toujours aussi solide, la Fed pourrait néanmoins se montrer de moins en moins encline à baisser ses taux d’intérêt. Les minutes du dernier FOMC du 7 novembre, attendues mercredi, pourraient révéler plus d’incertitudes sur la voie à suivre parmi ses membres que celle affichée par J. Powell à l’issue de ce comité.
Par ailleurs, les données de consommation ne devraient pas être d’un mauvais cru à en juger par celles des ventes de détail. Il faudrait des données PCE particulièrement bonnes pour offrir un répit supplémentaire à la Fed et maintenir à flot l’anticipation chancelante d’une nouvelle baisse de ses taux directeurs en décembre.
➡️ En zone euro, les indices ont repris quelques couleurs ces derniers temps.
L’Allemagne d’abord, mais également la France, malgré les situations de crise politique qui sévissent dans les deux pays et de grandes déceptions en provenance des PMI la semaine dernière.
La chute de l’euro aide quelque peu, d’autant que la BCE ne fait pas montre d’y attacher de l’importance, pour l’instant du moins. Avec un taux de change tombé à 1,04$ la semaine dernière, le sujet ne s’éloignera pas si vite pour autant.
Les données d’inflation attendues viendront-elles conforter la BCE après celles du mois dernier ? La question est surtout allemande et les risques de déception ne sont pas loin, à en juger par les retours en provenance de l’énergie.
L’agenda politique ne laisse par ailleurs guère de répit côté français où les menaces de censure du gouvernement font la Une.
Enfin, l’évolution de la situation sur le front ukrainien entretient un climat de défiance et d’instabilité dont les prix du gaz ont notamment fait les frais, avec une envolée de plus de 20% la semaine dernière qui porte à 43% leur hausse au cours du mois écoulé.
Un reversement de tendance, définitivement plus favorable aux indices européens ne semble pas gagné.